«Le regard ne s'empare pas des images, ce sont elles qui s'emparent du regard.
Elles inondent la conscience.»
Franz Kafka

dimanche 27 octobre 2013

Step by step



Je viens de m'apercevoir que le step by step publié dans le magazine PDE et retranscrit sur ma page facebook n'étais pas sur le blog. Une injustice que je m'empresse à réparer puisque certains d'entre vous ne dispose pas d'un compte sur le réseau social. Le voici dans son intégralité. Bonne lecture !


Didacticiel publié dans le magazine PDE n°66 à l’occasion de la réalisation de sa couverture
Illustration faite sur Photoshop CS2 avec une tablette Wacom Intuos 3

1. Idées initiale :

Je décide d’orienter mon idée sur une apparition surnaturelle ou une créature fantastique… quelque chose d’inattendu. Je fais un rapide brainstorming avec cette idée en notant au passage mes envies.

Je recherche une ambiance sombre. C’est la nuit, une fille entend des choses dans l’ombre. Elle cherche à savoir ce que c’est. Le spectateur découvre avant elle les gargouilles tapies dans l’ombre dévorant les pierres de l’église.
Je cherche le cadrage le plus adapté et je mets en places les divers éléments en scène, l’ambiance et les jeux d’ombres.

2. Croquis :

Une fois que mes idées sont définies en rough, je fais un croquis au crayon. Je mets en place les détails, je regarde si tout fonctionne bien. Pensez que rien n’est définitif et qu’une idée peu changer en cours de route.



3. Recherche couleur :


Je scanne mon dessin et je recherche mes couleurs directement sur Photoshop. Le dessin me servira de repère pendant un bon moment, mais il est voué à disparaître. Pour l’instant, je mets le calque du dessin en mode produit et tous mes calques de couleur seront en-dessous.
Il est préférable de partir sur un fond de couleur qui se rapproche le plus de ce que l’on doit avoir au final. L’arrière plan est colorisé en gris taupe, voir brun. Je me concentre sur la source de lumière principale, je décide qu’il s’agit du chandelier de la fille, cela renforcera l’ambiance inquiétante et permettra aux gargouilles de rester dans l’ombre.

Très vite, je me rends compte qu’il faut une lumière secondaire sur la gauche. Je ne tiens pas à noyer toute la scène dans le noir complet. Je choisis un bleu blafard qui refroidit la scène et qui enfoncera d’avantage les plans secondaires vers l’arrière.

J’utilise au début des brushs très gros pour mettre en place les grandes directions puis je diminue leurs tailles au fur et à mesure que je dessine les détails.

Je n’utilise que quelque brushs pendant toute la réalisation de l’illustration. Ma forme de pinceau favori dispose d’un dynamisme de forme et une variation de l’opacité pour avoir un effet de transparence au début et à la fin de mon coup de pinceau.

A partir de maintenant, je me sers de la pipette (alt) pour récupérer les couleurs adjacentes. Comme j’utilise toujours mon brush à moitié transparent, je me retrouve avec beaucoup de teintes différentes qui se mélangent et qui en crées de nouvelles.



4. Travail par zone :


A ce stade, je travaille sur mon illustration à la taille définitive (A3), c’est-à-dire, le double du format de la couverture. Maintenant que je sais d’où vient la lumière, je dégrossis les volumes de chaque partie de façon indépendante sur des nouveaux calques que je place au dessus du calque « dessin ». Cela me permet de supprimer ou de modifier une partie comme si elle était en pochoir. Grosso modo, ça nous donne : arrière plan et sol, colonnes du milieu et gargouilles, visage et peau de la fille, robe et fourrure, chandelier et lumière principale, le premier plan à droite.



Chaque partie est traitée de la même manière :


1- Je monte les volumes en faisant bien attention à la provenance de la lumière (il m’arrive quelquefois de tracé sur un calque à part des annotations de ce type : LUMIERE avec une grosse flèche rouge).
Si besoins je rajoute une lumière secondaire, ou je souligne une arête d’un volume pour le détaché de l’arrière plan.



Je redessine aussi certaines parties qui ne me plaises pas, notamment les têtes des gargouilles, je les veux plus ambiguës.



Bien que l’idée initiale soit respectée, je me rends compte aussi que l’illustration manque encore de lumière et que l’arrière-plan est noyé dans les ténèbres. Je décide de rajouter une lumière froide qui vient du dessus et qui se dirige vers la fille, créant ainsi une ligne directrice. Bien que les bougies perdent de leur intensité, on gagne en lisibilité : les gargouilles au premier plan à droite sont mieux découpées, on remarque plus vite la fille (c’est elle qu’on doit voir en premier).

2- Je rajoute les textures. J’utilise des brushs spéciaux qui donnent un aspect pierre. Là aussi, j’utilise la pipette pour varier les teintes des brushs.



Pour la peau, je smooth pour obtenir des dégradés plus fluides, je prends garde néanmoins à ne pas donner un effet trop aéro en conservant par moment certains coups de pinceau apparents. Avec de la pratique, vous finirez par savoir à quel moment vous arrêtez.

3- Je finalise la partie par l’ajout de détails : une lumière plus accentuée, des fissures dans la pierre, une ombre… ce n’est pas grand-chose, mais les détails permettent à rendre le tout moins aseptisé… plus réel.


5. Touche finale.


Pour une couverture couleurs, cela me paraît trop gris. Je décide de rajouter une texture qui réchauffera le tout en l’incrustant à mon dessin. Je change aussi la couleur de la robe. Avec du rouge, la fille gagne en caractère !



Il s’agit ici d’une technique personnelle modifié au fil des illustrations. N’hésitez pas à vous en inspirer mais aussi à découvrir d’autres illustrateurs et ainsi trouver votre propre technique.

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